Là n’entre point le soldat sans courage
Qui recula dans le champ du carnage,
L’infortuné que la fièvre vainquit,
Ni le vieillard qui succomba sous l’âge :
Malheur et honte à qui meurt dans son lit !
Au son guerrier des brillantes fanfares,
Les dieux païens en bataille attendaient.
Humiliés, entre eux ils répétaient :
Puisqu’il le faut, honorons ces barbares.
Mais Jupiter fit un signe ; on se tut.
Odin approche ; on remplit son attente ;
Aux champs l’on bat, les armes on présente,
Et des drapeaux on donne le salut.
Très-satisfait, poliment il s’avance
Vers Jupiter qui s’avançait aussi ;
Et lui serrant la main : « Sois mon ami ;
Je suis le tien ; marchons en diligence ;
Point de discours : demain, je t’en réponds,
Dans ton palais ensemble nous boirons. »
Ce Scandinave oubliait que le sage
Boit sobrement, et ne répond de rien.
Il se repose en vain sur son courage.
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LA GUERRE DES DIEUX,