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CHANT IX.

Par lui lancée ainsi qu’un javelot,
Dans le combat toujours l’arme terrible
Frappe le but, et revient aussitôt.
Le loup Fenris, des loups les plus horrible,
Qui doit enfin dévorer l’univers,
Pour un seul jour a vu briser ses fers.
Admirez vous les trois filles chéries
Du fier Odin, les belles Valkyries ?
Des lances d’or arment leurs blanches mains ;
Blanc est leur casque, et blanche leur armure,
Et blancs encor sont leurs coursiers divins :
Leur bras toujours porte une atteinte sûre ;
Voyez plus loin, voyez ces autres dieux,
Dont l’air féroce épouvante les yeux.
Voyez aussi cette foule innombrable,
Robuste, étrange, altière, infatigable,
De combattans unis sous leurs drapeaux.
De ces guerriers le moindre est un héros.
Le faible a tort chez ces durs Scandinaves :
Leur paradis ne reçoit que des braves.
On en bannit la grace et les attraits
D’un sexe tendre et formé pour la paix.