Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
LA GUERRE DES DIEUX,

Elle achevait ces paroles flatteuses ;
Et tout-à-coup des phalanges nombreuses,
Fondant du nord, couvrent le firmament.
Le vif Heimdall les devance et les guide.
De cet argus l’œil perçant et rapide
Devant Odin veille éternellement.
Du haut des cieux il voit, dit-on, sans peine
Au fond des mers la perle se former ;
Sa fine oreille entend l’herbe germer,
Et des brebis croître la douce laine.
Au large fer qui pend à son côté,
À son front calme où siège la fierté,
À ses sourcils, à sa haute stature,
À sa démarche, à sa brillante armure,
Au foudre énorme allumé dans sa main,
On reconnaît le redoutable Odin.
Son vaillant fils, Thor, commande aux nuages ;
Son doigt puissant dirige les orages.
Il monte un char de panaches orné,
Et par deux boucs rapidement traîné.
Ses gants de fer et sa lourde massue
Des plus hardis épouvantent la vue.