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LA GUERRE DES DIEUX,

Quoique baissés, sont toujours de beaux yeux :
Sans qu’elle parle, une bouche de rose
Est éloquente, et même on lui suppose
Beaucoup d’esprit : de pudiques tetons,
Bien séparés, bien fermes et bien ronds,
Et couronnés par une double fraise,
Chrétiens ou Juifs, pour celui qui les baise,
N’en sont pas moins de fort jolis tetons.
Aussi les dieux se disaient : « La petite
Est très-gentille, et ne s’en doute pas,
Ne pourrait-on de cette Israélite
Déniaiser les novices appas ?
Pour s’amuser, qu’Apollon l’entreprenne ;
D’une passade elle vaut bien la peine. »
Mais Apollon chantait alors des vers
Dignes du ciel ; cent instrumens divers
Accompagnaient sa voix pure et sonore.
On vit après la vive Terpsichore,
La fraîche Hébé, les Graces, et l’Amour,
Dans un ballet figurer tour-à-tour.
La sainte Vierge, au spectacle attentive,
Ne cache point son doux ravissement,