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LA GUERRE DES DIEUX,

D’un prompt succès je m’étais trop flatté.
Cherchant partout, ne trouvant jamais rien,
Enfin j’arrive à l’Olympe Indien.
Je comptais peu sur l’aîné des trois frères,
Le grand Brama : l’emploi de créateur
Ne permet point les combats sanguinaires.
Le bon Vistnou, dont le soin protecteur
Conserve tout, déteste aussi les guerres.
Au seul Shiven j’adresse mes prières.
« De mon métier, moi, je suis destructeur,
Me répond-il, et je m’en fais honneur.
Mais de Brama je connais l’insolence :
Tout irait mal ici dans mon absence.
Tu sais sans doute, ou bien tu ne sais pas,
Qu’au temps jadis il épousa sa mère ;
À lui permis : d’une fille il fut père.
Un jour qu’au loin j’avais porté mes pas,
À cette fille il trouve des appas,
Et la surprend dans un lieu solitaire.
Elle s’enfuit : pour mieux courir après,
Il prend d’un cerf la forme et la vitesse,
Il la poursuit à travers les forêts,