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CHANT VIII.

Plus loin encore, et jusques au Japon
Par vous l’on meurt, par vous l’on assassine,
En maudissant la croix et votre nom.

LA VIERGE.

Ô de la croix innombrables victimes !
Quel long amas de fraudes et de crimes !
Quels flots de sang ! Hélas ! il valait mieux,
Pour votre honneur ne jamais être dieux.

LE PÈRE.

Seriez-vous pas quelque peu philosophe ?

LE SAINT-ESPRIT.

Vous auriez tort. Les gens de cette étoffe
Seront un jour nos plus grands ennemis.
Sur notre autel alors moins affermis,
Nous tremblerons au seul nom de déiste.
Le traitre adore un dieu qui n’est pas nous…

JÉSUS-CHRIST.

Parlez plus bas.

LE SAINT-ESPRIT.

Parlez plus bas.Par lui-même il existe
Ce dieu réel, et rien n’est aussi doux.
Mais nous, hélas ! mensonge que nous sommes,