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LA GUERRE DES DIEUX,

Les officiers y seront tous des rois,
Et les soldats y deviendront des princes.
Les jeux bruyans, les danses, les festins,
Des troubadours les couplets libertins,
Suivaient partout cette pieuse armée,
Que devançait au loin la Renommée,
On s’enivrait après avoir jeûné,
On priait Dieu, qu’on blasphémait ensuite ;
On éventrait le peuple Israélite ;
On rançonnait le chrétien consterné,
Chaud de luxure, on entendait la messe,
Puis de la messe au pillage on courait ;
Et sans égard pour l’âge ou pour l’espèce,
On violait tout ce qu’on rencontrait.
Jérusalem est prise ; autre pillage.

LE PÈRE.

Voilà, je pense, un assez beau carnage.
Ces femmes-là, malgré leurs caleçons
Doivent trembler. On force les maisons ;
Par la fenêtre on jette ce qu’on tue
Sur les coquins expirans dans la rue.