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CHANT I.

Son œil modeste à peine se levait.
D’anges, de saints, une brillante escorte
Ferme la marche et s’arrête à la porte.
L’Olympien à ses hôtes nouveaux
De complimens adresse quelques mots
Froids et polis. Le vénérable sire
Veut riposter, ne trouve rien à dire,
S’incline, rit, et se place au banquet.
L’agneau bêla d’une façon gentille.
Mais le pigeon, l’esprit de la famille,
Ouvre le bec, et son divin fausset
À ces païens psalmodie un cantique
Allégorique, hébraïque et mystique.
Tandis qu’il parle, avec étonnement
On se regarde ; un murmure équivoque,
Un ris malin que chaque mot provoque,
Mal étouffés circulent sourdement.
Le Saint-Esprit, qui pourtant n’est pas bête,
Rougit, se trouble, et tout court il s’arrête.
De longs bravo, des battemens de mains,
Au même instant ébranlèrent la salle.
« Voilà, dit-on, la pompe orientale.