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LA GUERRE DES DIEUX,

Sur le malade opéra promptement :
Il a repris sa force naturelle ;
Bientôt s’y joint une force nouvelle.
« Oui, dit Thaïs, j’ai tremblé pour tes jours.
J’eus tort ; le ciel nous devait son secours ;
Sa volonté traça notre voyage.
Dans le désert nous arrivons demain ;
Nous choisirons chacun notre ermitage,
Notre cellule et notre humble jardin.
De ton réduit le mien sera voisin.
De me quitter aurais-tu le courage ? »
« Jamais, jamais, lui répond Élinin.
Deviens ma sœur, et je serai ton frère.
À mon salut Thaïs est nécessaire.
La solitude a, dit-on, ses dégoûts
Et ses dangers ; contre eux unissons-nous,
Sans peine alors nous vaincrons les obstacles.
Le même lieu, par nous sanctifié,
Verra toujours notre tendre amitié,
Notre ferveur, nos vertus, nos miracles.
Mourant ensemble, ensemble ensevelis,
Au ciel encor nous resterons unis. »