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LA GUERRE DES DIEUX,

« Ne craignez rien, pour vous sera le lit,
Dit Élinin ; un siége me suffit. »
Et de Thaïs la pudeur se rassure.
Des vêtemens qu’elle avait usurpés,
Et que la pluie a sur elle trempés,
Elle ne peut débarrasser ses charmes.
Il fallut donc, malgré quelques alarmes,
À son ami confier ce travail.
Pour leur vertu quelle épreuve pénible !
Abrégeons-la du moins, s’il est possible.
En abrégeant cet amoureux détail.
La couche étroite a reçu notre sainte,
Et du sommeil elle attend les pavots.
Son compagnon, sans humeur et sans plainte,
Va sur un banc chercher quelque repos.
Mais Cupidon de nouveau les menace.
« À moi, Borée ! » Il dit : avec fureur
Borée accourt des antres de la Thrace,
Et sans pitié souffle sur le dormeur.
Un simple lin le couvre, et la froidure
Saisit bientôt ses membres délicats :
Il grelotait, et gémissait tout bas.