Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
CHANT VII.

Pour eux l’Amour avait tout préparé.
Ils trouvent donc une épaisse verdure,
Un lit de fleurs du soleil ignoré,
Un frais zéphir, un ruisseau qui murmure ;
De pommes d’or l’oranger parsemé,
Le doux figuier et le melon timide,
De l’ananas le trésor parfumé,
Et le dattier qui porte un miel solide.
Ce lieu dut plaire au couple voyageur.
Thaïs s’assied, de fatigue affaiblie ;
Et d’Élinin la main légère essuie
Son joli front que mouille la sueur.
Les fruits divers qu’adroitement il cueille
Sont présentés aux lèvres de Thaïs ;
Sa bouche ensuite en reçoit les débris.
Il prend enfin la verte et large feuille
Du bananier que baigne le ruisseau,
En la creusant y retient l’eau captive,
Et sa compagne à ses soins attentive,
Boit en riant dans ce vase nouveau.
Témoin caché, de ses ruses nouvelles
Le dieu malin s’applaudissant tout bas,