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CHANT I.

Dit Apollon. Si j’en crois les propos,
Nous avons là d’assez tristes rivaux,
Heureux pourtant, aujourd’hui nos égaux,
Et qui demain nous supplantent peut-être.
Sachons leurs mœurs, leurs allures, leur ton,
Et leurs défauts. Ici la table est prête :
Que Jupiter, par un message honnête,
Leur offre à tous un dîné sans façon.
Vous en riez, et le rire est si bon ;
Tout parvenu d’ailleurs est susceptible.
En qualité de premiers possesseurs
De cet Olympe, hélas ! trop accessible,
Il nous convient de faire les honneurs. »
À ce discours qui flattait sa rancune,
De l’auditeur la malice applaudit,
De Jupiter la gravité sourit.
Il haïssait le Christ et sa fortune ;
Autant qu’un autre il était curieux :
Mercure donc interroge ses yeux,
Part comme un trait, et les bravo le suivent.
Une heure après les conviés arrivent :
Étaient-ils trois, ou bien n’étaient-ils qu’un ?