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CHANT VII.

Ces deux tableaux, malgré leur différence,
Entre eux pourtant ont quelque ressemblance.
Vulcain, Joseph, inutiles témoins,
Ne font point fête aux deux aimables mères ;
Et ces maris, qui boudent dans leurs coins,
Semblent surpris et honteux d’être pères.
Momus en vain sur ce monde attristé
Veut de nouveau régner par la gaîté.
L’enfer est là, Momus ; et l’homme sage
Ne rit jamais dans un tel voisinage.
Le chapelet succède à tes grelots ;
Et Jérémie a vaincu tes bons mots.
Quel changement ! quelles métamorphoses !
Ces jeunes fronts, jadis joyeux et fiers,
Qui s’entouraient de pampres et de roses,
Tristes, baissés, de cendre sont couverts.
Le goupillon qui lance une eau chrétienne
A remplacé le thyrse de Bacchus,
Et Mardi-gras fait oublier Silène.
Loin donc, bien loin les festins de Comus :
Nous adoptons l’Abstinence au teint blême,
Le Jeûne étique, et le maigre Carême.