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CHANT VII.

Et j’abandonne au vicaire de Dieu
Ses trois clefs d’or, ses fulminantes bulles,
Son Vatican, son cardinal neveu,
Ses beaux mignons, ses nièces et ses mules.
Mais cependant j’aimerais cent fois mieux
Régner dans Rome, et diriger les voiles
De ce bateau dont les papes heureux
Firent depuis un corsaire fameux,
Que d’habiter par de-là les étoiles,
Placé par l’homme au nombre de ses dieux.
Tomber d’un trône est une lourde chûte,
Soit ; mais du ciel ! quelle horrible culbute !
Ils la feront sans doute ces païens,
Déjà chassés des murs olympiens.
C’est vainement qu’ils tendent sur la terre
De ressaisir leur puissance première.
La jeune Aurore, au visage vermeil,
Vient entr’ouvrir les portes du soleil,
Et son regard éveille la nature :
En rougissant elle répand des pleurs,
Et les zéphirs, que sa présence épure,
De ce trésor enrichissent les fleurs.