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LA GUERRE DES DIEUX,

Dont la blancheur faisait honte à l’ivoire.
Diane alors, comme vous pouvez croire,
Tourne la tête, court après Zéphirin.
Courir après, lui barrer le chemin,
Et du secours lui ravir l’espérance,
Suivre son vol avec persévérance,
Dans les détours qu’il fait pour échapper,
Le joindre enfin, ses deux ailes couper,
Changer en fouet un large cimeterre,
Et de sa fesse ainsi venger l’honneur,
Voilà, sans doute, équitable lecteur,
Ce qu’elle fit, et ce qu’elle dut faire.
Au nord ensuite elle tourne ses pas ;
Courant dans l’ombre, et cherchant les états
Du grand Odin, où s’était repliée
De ses amis la troupe humiliée.
Sur son chemin se trouve Gabriel,
Ange galant, ange qui sait le monde,
Ange à la mode, et le héros du ciel :
Il marchait seul, et commençait sa ronde.
Qui vive ? il dit ; la païenne aussitôt,
Levant sur lui sa redoutable épée,