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CHANT VI.

En ordre ainsi s’opérait la retraite.
Le jour baissait ; un accident fâcheux,
Qui fut suivi d’un autre plus heureux,
Rendit alors la phalange incomplète.
Diane avait épuisé son carquois :
D’un fer tranchant elle s’était saisie,
Et hors des rangs s’avançait quelquefois,
Pour mieux frapper. Diane est très-jolie,
Chaste sur-tout ; mais de ses belles mains,
Elle rossait nos Anges et nos Saints.
Un ange donc, c’est Zéphirin, je pense,
Qui de son bras éprouva la puissance,
De se venger épia le moment,
Et par derrière il fondit bravement
Sur la déesse. Elle était sans cuirasse,
Leste et pieds nus, comme en un jour de chasse ;
Sur son beau cou le fer tombait en plein :
Un mouvement subit, involontaire,
Sauva ce cou ; mais le glaive assassin
Endommagea la tunique légère,
Et de la fesse effleura le satin.
Un sang vermeil rougit ce cul divin