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LA GUERRE DES DIEUX,

Et s’adressant à la troupe céleste :
« Ils ont vaincu : dans ce palais sacré
Demain peut-être ils brailleront des messes ;
Mais leur succès n’est pas très-assuré.
Vîte qu’on forme un bataillon carré ;
Que dans le centre on place les déesses,
En combattant, reculons vers le nord.
Là des chrétiens finit le territoire ;
Odin y règne. Odin aime la gloire ;
Et l’avenir peut changer notre sort. »
On obéit à cet ordre fort sage.
Ce bataillon subitement formé,
De javelots et de lances armé,
Frappant toujours, et jamais entamé,
De nos chrétiens étonne le courage.
Le fier Neptune, Apollon et sa sœur,
Bellone et Mars, le vaillant fils d’Alcmène,
Pluton, Bacchus, et les frères d’Hélène,
Faisaient souvent reculer le vainqueur.
De Jupiter l’œil perçant et rapide
Veillait à tout ; et son bras intrépide,
Armé du foudre inspirait la terreur.