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LA GUERRE DES DIEUX,

Plus de taureau, de coq, ni d’étalon ;
Le nouveau bœuf, le désolé chapon,
Et le bidet dont le courage expire,
Baissent la tête, et la queue, et le ton.
Tel à-peu-près l’infortuné Samson,
Chauve et confus, dans les rangs se retire.
Par ces revers les chrétiens affaiblis
Changeaient déjà leur attaque en défense :
Par le succès les païens enhardis
Sentaient tripler leur force et leur vaillance :
Ils se battaient comme des furieux,
Comme des fous, enfin comme des dieux.
Leur noble ardeur passe jusqu’aux déesses.
Du haut des murs on voyait ces princesses
Jeter sans choix ce qui s’offre à leurs mains,
Les trônes d’or, les précieux coussins,
De leurs plaisirs ordinaire théâtre,
Les doux parfums de leurs vases divers,
Les beaux miroirs et les bidets d’albâtre
De pourpre fine avec soin recouverts.
Si Josué fameux par sa musique,
De Jéricho ne s’était souvenu,