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CHANT I.

On va très-vîte alors qu’on a quatre ailes :
Voilà Mercure, il entre, et sur son front
On lit déjà de fâcheuses novelles.
« Ce sont des dieux. — Se peut-il ? quel affront !
— Ce sont des dieux bien reconnus, vous dis-je,
Chez les Romains plus que nous en crédit.
Sans dignité, sans grace et sans esprit,
Leur prompt succès me paraît un prodige.
J’ai lu pourtant leur brevet sur vélin
En bonne forme, et signé Constantin,
Par cet écrit, Jupiter, on t’engage
À respecter Jésus-Christ et sa cour ;
Et la moitié du céleste séjour
De ce faquin doit être l’apanage. »
Au dernier mot de ce fâcheux récit,
De toutes parts s’élève un cri de rage :
Tombons sur eux ! Au combat ! au carnage !
Ils y couraient ; mais calme en son dépit,
En se levant leur maître formidable
Fronce deux fois son sourcil redoutable.
Le vaste Olympe aussitôt s’ébranla ;
Les tapageurs, immobiles et blêmes,