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LA GUERRE DES DIEUX,

L’ange Azaël, qui plus loin combattait,
D’un meilleur sort vainement se flattait.
À peine il touche au sommet de l’échelle,
Le dieu des mers le saisit par son aile.
À bout de bras il tient l’ange chétif,
Qui l’implorait du ton le plus honnête ;
Et par trois fois le tournant sur sa tête,
Sur les chrétiens il le lance tout vif.
Samson se fâche, et contre la muraille,
De son gros dos appuyant la largeur,
Pour l’ébranler il pousse avec vigueur,
Et tout son corps se roidit et travaille.
Ses reins charnus, son énorme fessier,
Font à-peu-près l’office du bélier,
Le mur tient bon, l’Hébreu pâlit de rage ;
Des pieds, des mains, de nouveau s’escrimant,
Il cogne, il rue, il heurte vainement,
Et la sueur inonde son visage.
Hercule alors cria d’un ton moqueur :
« Tes sept cheveux ont repoussé bien vîte,
Ami Samson, et je t’en félicite.
Mais apprends-nous pourquoi tout ce labeur.