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LA GUERRE DES DIEUX,

Et j’en rends grace à messieurs les mortels.
Ils ont donné par faveur singulière
À vous l’esprit, à Jésus la douceur,
À moi la barbe et le titre de père.
Ce titre-là vaut bien celui d’auteur ;
Quant à ma barbe, elle est belle, j’espère ?

JÉSUS-CHRIST.

Pourquoi, Seigneur, ainsi vous courroucer ?

LE PÈRE.

Moi, du courroux ? pouvez-vous le penser ?
Le Saint-Esprit sait à quel point je l’aime.
Il est permis de se gronder soi-même. »
Les assiégeans durant ce beau discours,
Bravaient des coups la grêle renaissante.
Contre le mur flanqué de fortes tours
Ils ont dressé l’échelle menaçante ;
Mais sa hauteur glace nos champions.
« À toi. Nenni. Va donc. Ma foi, je n’ose.
Je crains la poix. Je crains les horions.
Moi, les soufflets. » Tous craignent quelque chose.
Grand, gros, cagneux, gothiquement sculpté,
Tel qui brillait naguère à Notre-Dame,