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LA GUERRE DES DIEUX,

Ils s’approchaient des murs olympiens,
Dont la conquête à leurs bras est promise.
Le grand Michel, sévère avec douceur,
Des premiers rangs gourmandait la lenteur ;
Et Jésus-Christ, placé sur les derrières,
Criait de loin aux phalanges dernières :
« Courage, enfans, et soutenez mes droits !
Sur cet Olympe il faut planter ma croix.
Pourquoi trembler et pâlir de la sorte ?
Quel risque enfin avez-vous à courir ?
On nous battra, dites-vous. Eh ! qu’importe ?
Vous pouvez bien être assommés, souffrir,
Souffrir long-tems, mais non pas remourir. »
Sa voix, son geste et sa mâle éloquence,
À ces poltrons rendirent l’assurance.
Les yeux fermés ils marchent en avant,
Et sous les murs arrivent en bronchant.
Les longs épieux, les lances meurtrières,
Les javelots, les flèches et les pierres,
Les flots brûlans de poix, d’huile, et de vin,
De mille clous les solives armées,
Le plomb fondu, les poutres enflammées,