Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
119
CHANT VI.

Elle craint tout : la prise des enfers
Lui présageait le plus grand des revers.
Le dieu du Pinde assez mal la console,
Quand il répète : « À quoi bon s’attrister ?
L’homme est si sot, si dupe, et si frivole,
Que son encens n’est pas à regretter.
De cet Olympe enfin si l’on nous chasse,
N’avons-nous pas un asile au Parnasse ?
Là, sans rivaux nous régnerons toujours.
L’esprit, les arts, les graces, les amours,
Le don de plaire, et le talent d’instruire,
Sont pour jamais soumis à notre empire.
Ce pis aller me paraît assez doux.
Disgraciés par l’inconstance humaine,
Nos ennemis un jour, ainsi que nous,
Déguerpiront du céleste domaine :
Par-tout sifflés, ces gens à Te Deum,
Avec leur croix, leurs clous, et leurs épines,
Leur chant niais, et leurs tristes matines,
Iront pourrir dans quelque muséum. »
À nos dépens tandis qu’il prophétise,
Un cri d’alerte annonce les chrétiens.