Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
LA GUERRE DES DIEUX,

C’était de l’eau que donnait la dernière ;
C’était du vin que versait la première.
Vive la treille ! Amen, io Bacche ! »
Survient Neptune, et sa voix magistrale
A suspendu la sainte bacchanale.
« Du paradis s’avance un corps nombreux ;
Il vient à nous ; rentrez, mesdemoiselles.
Et vous, messieurs, vous fuirez avec elles,
Si de l’enfer vous redoutez les feux. »
Gens comme nous ne prennent pas la fuite,
S’écrie Esral. Et nous les attendrons,
Poursuit saint Jean. Et nous les combattrons,
Dit Guignolet. Et nous les rosserons,
Dit Carpion, qui vainement s’agite
Pour échapper à quatre jolis bras
Dont les efforts l’arrachent aux combats.
De ces héros la valeur on enchaîne ;
Par leur jaquette, en riant, on les traîne.
Ils résistaient : de nouveaux bataillons
Leurs poings fermés défiaient le courage.
Bronchant toujours, et toujours fanfarons,
Par des hoquets coupant les faibles sons