Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
CHANT V.

Cette main blanche, en signe de ta foi.
Je nous unis d’une chaîne invisible,
Conjungo nos. Croissons pour le bonheur,
Croissons en grace, en desir, en vigueur ;
Ne décroissons jamais, s’il est possible ;
Multiplions, et Dieu nous bénira.
Or maintenant, mon épouse nouvelle,
Jure avec moi d’être toujours fidelle.
— J’en fais serment, le tiendra qui pourra.
Brava ! Brava ! Mais de la pénitence
Le sacrement est nécessaire aussi.
De tes plaisirs confesse la licence ;
Ne cache rien ; l’on ne ment point ici.
— Tous mes péchés sont péchés de jeunesse,
Et vous pouvez en deviner l’espèce.
Devinez-vous ? — Très-bien ; toujours Vénus.
Combien de fois ? — Oh ! je n’en compte plus.
— Compte à-peu-près. — Dix mille. — Tu te vantes ;
Mais d’un seul mot je peux tout effacer :
Absolvo te. De ces fautes charmantes
La penitence est de recommencer. »
Les mains alors il étend sur ses charmes…