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LA GUERRE DES DIEUX,

Avec Aglaure il ose indécemment
Parodier tout ce que l’on révère.
Sur l’occiput il lui presse le jus
De ce raisin qui porte à la luxure,
Puis d’une croix y trace la figure,
Et dis ces mots : « Au nom du grand Bacchus,
Et de l’Amour et de Vénus encore,
Je te baptise, et je te nomme Aglaure. »
Avec deux doigts unis dévotement,
Sa ronde joue il frappe faiblement.
Que fais-tu donc, dit en riant la belle ?
— Je te confirme ; et ma voix te rappelle
Tes vrais devoirs, si simples et si doux.
Trois mots sacrés les renfermeront tous ;
Sur ces trois mots ton culte entier repose ;
Le pampre vert, et le myrte, et la rose.
Au mariage il nous faut procéder.
Je suis ensemble et l’époux et le prêtre.
Que tes beaux yeux n’osent me regarder ;
Prends l’air timide, et tâche de paraître
Ce qu’à coup sûr tu ne voudrais pas être,
Vierge. — Est-ce bien ? — Pas trop mal. Donne-moi