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LA GUERRE DES DIEUX,

Plus vîte encore la tête se dérange.
Au milieu d’eux, de ses hardis projets
L’Amour malin contemplait le succès.
À nos soldats, que charmait sa figure,
Il avait fait d’adroites questions ;
Du bon Priape et de ses champions
Par nous il sut la bizarre aventure :
Il se vengeait, et nous le bénissions.
Voyez un peu ces galantes prêtresses
Aux yeux lascifs, aux perfides caresses.
À nos guerriers tendre de jolis bras,
De pampres verts orner leurs cheveux plats,
Et leur presser des raisins sur la bouche.
Aux coups légers du thyrse qui les touche,
De leur bon sens le reste a disparu.
Dieu ! quels propos alors se font entendre !
Chacun déjà d’une belle est pourvu,
Et dit Amen. Les Saints ont le vin tendre.
De nos guerriers cependant quelques-uns,
Toujours grondeurs et toujours importuns,
Vieux impuissans, qui jamais n’ont su rire,
Et que l’amour dédaigna de séduire,