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LA GUERRE DES DIEUX,

Hommes ingrats ! forts de vos priviléges,
Pour triompher de leur faible raison,
Vous osez tout ; de la séduction
Devant leurs pas vous semez tous les piéges ;
Les soins adroits, les transports renaissans,
Et la louange et la gaîté folâtre,
Et les soupirs plus doux et plus touchans,
Rien n’est omis ; elles ont à combattre
Tout à la fois vous, leur cœur, et leurs sens :
Et votre bouche accuse leur faiblesse !
Et sans profit, souillant votre bonheur,
Méchans et vils, à leurs tendres caresses
Vous imprimez le sceau du déshonneur !
Lâches ingrats ! corrigeant son ouvrage,
Si la nature à ce sexe charmant
Voulait donner votre force en partage,
On vous verrait changer timidement,
Non pas d’esprit, mais au moins de langage.
Que le mépris soit votre châtiment ;
Il vous est dû : certains que la vengeance
Ne suivra pas une facile offense,
Vous outragez ce sexe désarmé,