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CHANT I.

La faute en est à celui qui m’inspire.
En vérité, frères, je vous le dis.
De Jupiter on célébrait la fête.
Les dieux divers, grands, moyens et petits,
Devant son trône ayant courbé leur tête,
Dînaient au ciel, et de leur souverain
Ils partageaient le délicat festin.
Leur nourriture est friande et légère.
Quelques Eurus envoyés sur la terre
Leur apportaient le parfum des autels ;
Sur des plats d’or on mangeait l’ambroisie,
Et l’on buvait dans l’agate polie
Ce doux nectar qui fait les immortels.
Comme ils buvaient, arrive à tire d’aile
L’oiseau divin qui porte Jupiter :
« Maître, dit-il, dans les plaines de l’air,
Placé par toi je faisais sentinelle.
Mes yeux sont bons ; ils ont vu tout là-bas
Des étrangers d’assez mince apparence,
Au maintien humble, aux cheveux longs et plats,
Baissant leurs fronts jaunis par l’abstinence,
Marcher sans bruit, de côté, pas à pas,