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CHANT IV.

« Très-bien, mon cher, ce style est poétique.
En me lisant, votre goût s’est formé. »
Tandis qu’il parle, on habillait mes drôles.
De blanche laine on couvre leurs épaules,
Et leur poitrine et leurs membres velus :
Un long cordon presse leurs reins charnus.
Un pied de bouc avec peine se chausse ;
On l’élargit, on l’alonge, on le fausse,
D’un pied de moine on lui donne l’ampleur,
Sans rien changer à sa première odeur.
On tond leur tête, ensuite on la décore
D’un large froc noué sous le menton :
Embéguiné de ce blanc capuchon,
Leur mufle noir paraît plus noir encore.
Ainsi vêtus, d’un air très-dégagé,
De Jésus-Christ ils vont prendre congé,
Et chacun d’eux fait serment d’être sage.
Il les bénit, en disant : Bon voyage.
Anges et saints répètent bon voyage.
Le beau Panther entend ce dernier mot
Il en conclut que la scène est finie.
Droit sur la bouche il baise son amie,