Page:Parny - La guerre des dieux, poème en dix chants, 1808.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
CHANT IV.

De ses cheveux les boucles naturelles,
Son joli nez, les lèvres immortelles
D’où s’échappait une aussi tendre voix,
Son frais menton, et sur-tout ses deux ailes
Qui constataient sa nature et ses droits.
Cet examen, qu’elle prolonge encore
Trouble son ame, et sa tête, et ses sens.
Elle se livre au danger qu’elle ignore ;
Ses bras tendus deviennent caressans ;
Certain desir et l’entraîne et l’agite ;
Un feu nouveau s’allume dans son sein ;
Et sur ce sein qui se gonfle et palpite,
De l’ange heureux elle presse la main.
Il profita de l’aimable attitude,
Et lui disait, pour ne pas l’étonner :
« Dieu, qui m’entend, par moi te veux donner
Un avant-goût de la béatitude. »
Qui donc tenait cet amoureux discours ?
Ce n’est pas moi, morbleu ! dont bien j’enrage ;
De la parole on nous défend l’usage ;
C’était Germain qui, depuis quelques jours,
Incognito logé dans le village,