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LA GUERRE DES DIEUX,

Ce jour pour elle était un jour de fête.
Le lit, les draps, de roses sont couverts ;
Leur doux parfum s’exhale dans les airs,
Et tout-à-coup d’une voix amoureuse
Elle s’écrie : « Ô vous, mon cher soutien,
Ange du ciel, qui me gardez si bien,
De vos bontés Geneviève est honteuse ;
Car c’est à vous que mon modeste lit
Doit de ces fleurs la parure inconnue,
N’est-il pas vrai ? — Sans doute, répondit
La même voix qu’elle avait entendue.
Ah ! ne crains point. — Connaissez mes souhaits,
Ange charmant ; montrez-vous à ma vue ;
Et couronnez ainsi tous vos bienfaits.
— Dieu le défend ; un châtiment sévère…
— J’abjure donc ce desir téméraire ;
Je vous crois beau. — Trop pour tes faibles yeux.
— Puis-je du moins vous toucher. — Tu le peux. »
L’ange s’approche ; aussitôt l’imprudente,
Pour s’assurer qu’il vient du paradis,
Ose toucher sa tunique flottante,
Sa main douillette et ses bras arrondis,