Page:Parny - Chansons madécasses.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



    Dans la forêt silencieuse
Où l’Eurotas parmi les fleurs
Roule son onde paresseuse,
Léda tranquille, mais rêveuse,
Du fleuve suivoit les erreurs.
Bientôt une eau fraîche et limpide
Va recevoir tous ses appas,
Et déjà ses pieds délicats
Effleurent le cristal humide.
Imprudente, sous les roseaux
Un Dieu se dérobe à ta vue ;
Tremble, te voilà presque nue,
Et l’Amour a touché ces eaux.
Léda, dans cette solitude,
Ne craignoit rien pour sa pudeur ;
Qui peut donc causer sa rougeur,
Et d’où vient son inquiétude ?
Mais de son dernier vêtement
Enfin elle se débarrasse,