Page:Parny - Chansons madécasses.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le jeune homme frémit ; il recula trois pas, et couvrit ses yeux avec ses mains. Cependant la tendre Yaouna tournoit sur lui des regards plus doux que le miel du printems, des regards où l’amour brilloit au travers des larmes. Le roi furieux saisit la zagaye redoutable, et la lance avec vigueur. Yaouna frappée chancelle ; ses beaux yeux se ferment, et le dernier soupir entr’ouvre sa bouche mourante. Son malheureux amant jette un cri d’horreur ; j’ai entendu ce cri, il a retenti dans mon ame, et son souvenir me fait frissonner. Il reçoit en même tems le coup funeste, et tombe sur le corps de son amante.

Infortunés ! dormez ensemble, dormez en paix dans le silence du tombeau.

Séparateur