Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 
Flacon, où tournent dans un cerveau de cristal
Les vertiges du musc, de l’ambre et du santal,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Parfumez-moi !

Orgue religieux dont les vastes musiques
Bâtissent dans les cœurs des églises mystiques,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Élevez-moi !

Maison d’or et d’albâtre, où les vins généreux
Versent aux vagabonds les espoirs vigoureux,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Hébergez-moi !

Liqueur soyeuse, crème où les fruits et les baumes
Fondent leur bienfaisance et leurs subtils arômes,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Enivrez-moi !

Manne d’amour, agneau pascal, pain sans levain,
Festin miraculeux où l’eau se change en vin,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Nourrissez-moi !

Hamac, qu’une exotique et moelleuse indolence
À l’ombre des palmiers rafraîchissants balance,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Endormez-moi !

Jardin officinal aux douces floraisons,
Où croît parmi les lys l’herbe des guérisons,
xxxxxxxxxxxxxxxxxxx Guérissez-moi !