Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Nos visages tout déformés
Comme dans les miroirs de foire.
Mais sur ces reflets bien aimés
Nous tendrons de la gaze noire ;

Les réchauds seront recouverts
De crêpe, ainsi que des cadavres,
Et toi, chère, qui tant me navres,
Tu n’en sauras rien — que mes vers,

Mes vers qui font semblant de rire
Et sanglotent très doucement.
Ma voix éclate… ma voix ment !
Je suis triste, jusqu’à le dire !

Pourquoi n’es-tu plus là ? Je suis
Seul, tout seul, ma petite amie !
Tu te tais, ô mon endormie,
Que ferai-je des nuits, des nuits ?

Je rêverai que je t’enlace
Très fort, très fort, comme au beau temps ;
Et nous resterons bien longtemps
Jusqu’à l’heure tardive, où, lasse,