Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Babolain


Dans le boudoir où rien ne bouge
Il fait d’un doux à défaillir ;
Elle me dit : Il va venir !
Qui ? — « Babolain, le diable rouge !

« J’ai fait mettre au lit parfumé
Des draps couleur moisson prochaine,
Les coquelicots, mon aimé,
Vont tomber presqu’une semaine.

« Sur la neige il pleuvra du sang,
Du sang comme en une bataille ;
Non, ne me prends pas par la taille,
Dit-elle encore — en rougissant.

« Va-t-en, rentre chez toi, sois sage,
Tu reviendras dans quelques jours
Voir si le diable est là toujours,
Et tu déferas mon corsage.