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C’est l’heure où de partout s’élève
L’hymne des espoirs triomphants,
Où tu fais bouillonner la sève,
Nature, au cœur de tes enfants !

C’est l’heure aimée où vos ancêtres,
Peu soucieux de déroger,
Dans leurs joyeuses nuits champêtres
Faisaient des rêves de berger !

Vous souvient-il, nymphes de marbre,
Des idylles de Trianon ?
L’amour babillait sous chaque arbre,
Et Pompadour était Toinon.

Ô fille d’aïeux qu’on admire,
Dites-moi, pourquoi mépriser
Le bois, confident du sourire,
Et l’oiseau, frère du baiser ?

Toute la gloire et les faits d’armes
De ceux dont vous êtes le sang
Ne valent pas une des larmes
Que sème Vesper en passant.