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Tout ce qui rêve au ciel de timide et de blanc,
Tuniques d’anges, fleurs du parterre des vierges,
Blancheur du pain sacré, des surplis et des cierges,
Auprès de tes candeurs est pauvre et chancelant.

Ton âme est ce jardin souhaité des pervers
Où les boutons de fleurs ne doivent point éclore,
Un jardin blanc baigné d’une éternelle aurore,
Avec des arbrisseaux frêles, à peine verts !

Tout au plus, quelquefois, des soupçons de parfums
Avec les seuls échos d’une lointaine lyre,
Et rien qui chante un peu les charmes du délire
Ou dont l’arome fasse appel aux sens défunts !

Ô toute l’âme enfant recluse en tous ces lys !
Reste blanche malgré nos mâles mains tendues,
Ton linon est au prix des choses défendues,
Et le seul mot d’aimer dérangerait ses plis !