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Ronde de Vieilles


Petites vieilles, mes pensées,
Il neige, il tombe du lointain,
Un peu de mort et d’incertain
Sur toutes les choses passées.

En moi pourquoi cette froidure,
Et ce calme et ces longs hivers,
Et ces lugubres ciels couverts,
Et cet hiver qui dure et dure ?

Petites vieilles inutiles,
Faites du feu de vos passés,
Et de tous ces roseaux cassés,
Et de tous ces rêves stériles.

Les souvenirs de toutes sortes,
Brûlez-les comme du sarment,
Et chauffez-vous très longuement
Au petit feu des branches mortes.