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L’Aube Rouge


Jamais tes seins n’ont palpité
Au feu des mortelles étreintes,
Et tu trônes, les tempes ceintes
Des astres de ta pureté.

Mais comme d’angéliques saintes
En leur calme naïveté
Que trouble la lascivité
Et les haleines des jacinthes,

Dans l’inquiétude et l’émoi,
Ta chair, prise d’un vague effroi,
Toute pâle et toute éblouie,

Vêt les chaudes exhalaisons
Et les luxurieux poisons
D’une fleur sombre épanouie.