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Ton arôme vivace et fort
Dans ma chevelure se joue,
L’âme de tes caresses dort
Sur mes lèvres et sur ma joue.

Au sein des brumes, par la nuit,
Sur mes pas ton bouquet s’étale
Et de ta chair, pulpe et pétale,
Le chœur subodorant me suit.

Chœur qui me grise et me protège
De tous ses esprits parfumés ! —
Dans ces senteurs, tendre cortège,
Je m’avance, les yeux fermés,

Et crois encor, sous le ciel d’encre,
Être blotti dans ton chignon,
Au creux de tes seins, port mignon
Où mes désirs ont jeté l’ancre.