Page:Parnasse de la Jeune Belgique, 1887.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Maigreurs


xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxI

J’aime ton corps de jeune imberbe,
Ce corps frêle de garçonnet,
Souple, plus svelte qu’un brin d’herbe
Et séduisant comme un sonnet.

J’aime ces droites masculines
Qui t’enserrent rigidement
En leurs maigreurs dont tu câlines
Mon regard de peintre et d’amant.

Tu pris ces membres secs de ligne
À quelque bronze florentin ;
J’y trouve une grâce maligne
Que combat un charme enfantin.

Ton corps d’éphèbe, ô femme vraie,
Affole tous mes sens troublés,
Avec ses allures d’ivraie
Que le vent ploie au cœur des blés.