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VALÈRE GILLE


Pastorale


Vers le parc bleu du ciel semé de boutons d’or,
Où sommeillent les fleurs sublimes du trésor
Lilial et le lac des purs rayons, — ô blanche
Vision ! Fais-je un rêve où la douce avalanche
D’un duvet virginal d’ailes d’anges se sème
Sur mon âme ! — Voici que, doux et lent, essaime
Le groupe entrelacé des rêves vierges, vers
Les prés inviolés. Les calices ouverts
Des lys surnaturels luisent, astres qu’implore
La souffrance ; la rose auguste que colore
Le baiser de la vierge aux lèvres intouchées,
Les jasmins odorants, les pervenches penchées
Timides et baissant leurs yeux de séraphin,
La clématite et le chèvrefeuille au col fin,