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Usage

M. l’abbé Conty d’Hargicourt, membre de la Société royale d’agriculture, a suivi pendant quatre hivers les effets des pommes de terre ſur deux chevaux, en leur donnant à chacun un demi-boiſſeau meſure de Paris, & alternativement de l’avoine : il a remarqué que pendant ce régime, ils n’étoient ni moins gras ni moins vigoureux au travail, & que l’uſage de cette nourriture pourroit devenir un préſervatif contre quelques accidens auxquels ces animaux ſont ſujets.

Les Anglois ont auſſi obſervé que les pommes de terre pouvoient devenir un bon remède contre les jambes gorgées ou enflées ; qu’en les donnant aux chevaux de chaſſe, le lendemain de fortes courſes, on les délaſſoit. M. Saint-Jean de Crevecœur aſſure n’avoir jamais vu de chevaux plus ſains & plus robuſtes que ceux qu’il a hivernés avec cette nourriture, & qu’elle les conſervoit frais comme s’ils alloient paître dans les prairies.