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des Pommes de terre.

Les pommes de terre, dit toujours l’opulence dédaigneuſe, sont inſipides & compactes ; elles n’ont que le goût des aſſaiſonnemens qu’on y ajoute, & il eſt impoſſible d’en préparer des mets ſavoureux. Ces reproches doivent être changés en éloges, car c’eſt préciſément à cet état fade & ſucré qu’elles doivent l’avantage singulier de se prêter à toutes nos fantaiſies & à tous nos goûts. Qu’importe d’ailleurs que la cuiſine, cet art que l’attrait de la bonne chère & le luxe des repas ont rendu ſi important, trouve dans la délicateſſe de ce nouveau genre d’aliment, de quoi ſatiffaire la ſenſualité des riches ? ce n’eſt pas pour eux que j’écris : mon intention n’a jamais été de les aider à étaler sur leur tables l’abondance des mets, mais bien d’offrir une reſſource aſſurée à la claſſe indigente. La nourriture principale du peuple fait perpétuellement l’objet de mes ſollicitudes ; mon vœu, c’est d’en améliorer la qualité & d’en diminuer le prix.