Page:Parmentier - Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, 1789.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée
254
Usage

Ainſi pour que la faculté nutritive des pommes de terre balançât celle du froment dans une livre de pain mélangé, il auroit fallu joindre à ſix onces de farine, dix-huit onces de ces racines : or, cette proportion des trois quarts rendroit difficile & même impoſſible la manutention, parce que l’eau conſtituante la pomme de terre étant trop abondante, relativement à la quantité de matière farineuſe à absorber, la pâte, alors trop molle, n’offriroit plus aſſez de réſiſtance à la fermentation, & ne produiroit plus qu’un pain gras & humide.

Mais en ſuppoſant que la pomme de terre ſous forme de pain ſoit tout à-la-fois un ſupplément & une économie, les différens procédés, par l’embarras & les dépenſes de leurs manipulations, feroient bientôt évanouir ce double avantage. Les uns, en prescrivant de râper les pommes de terre crues, & de les employer ainsi ſans rien perdre de leur ſuc & de leur parenchyme, n’obtiennent qu’un pain compact & de mauvais goût, les au-