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Culture

la vigueur ſurprenantes qu’ils ſe ſont procurées, en ne vivant, pour ainſi dire, une partie de l’année, que de ces racines, démontrent évidemment qu’elles ſont un aliment auſſi ſain que nourriſſant. Ils ignorent quantité de maladies dont ſont affligés d’autres peuples ; rien n’eſt moins rare que de voir parmi eux des vieillards & des jumeaux autour de la cabane des payſans. Une grande partie de la Lorraine allemande en fait auſſi ſa nourriture ordinaire, & les villages de cette province ſont peuplés de jeunes gens grands & de la plus forte conſtitution. L’avidité avec laquelle les enfans ſe jettent ſur cette denrée, de préférence à toute autre, prouve encore qu’elle eſt analogue à leur conſtitution ; en un mot, c’eſt la nourriture du peuple, parce qu’elle exige peu d’aſſaiſonnement pour devenir un comeſtible ſalutaire, qu’elle peut, en cas de diſette de grains, prendre la forme de pain, & ſuſtenter aussi commodément & auſſi efficacement que cet aliment principal des Européens.