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des Pommes de terre.

enclin à l’uſage des liqueurs fortes, ne changea en poiſon ce que la nature lui préſente en aliment ſalubre. Mais il nous reſte à examiner un reproche fait encore contre ces racines, & que leur analyse a ſuffisamment juſtifiée.

On ſait que le véhicule dans lequel les pommes de terre cuiſent, ſe colore en vert, & qu’en les mangeant, sur-tout la rouge-longue, elles laiſſent quelquefois une petite âcreté aſſez ſenſible à la gorge. Il n'en a pas fallu davantage aux détracteurs de ce végétal pour l'inculper de beaucoup de maladies. Mais j'ai prouvé encore que cette double propriété n'appartenoit point à la totalité de la pomme de terre ; qu'elle étoit due uniquement à la pellicule rouge dont elle eſt revêtue à ſon extérieur ; que beaucoup de racines préſentent les mêmes phénomènes, telles que les raves, qui ſe décolorent à mesure qu'elles éprouvent le contact de l'eau bouillante, en donnant à celle-ci une teinte verte, & perdant également la ſaveur piquante