Page:Parmentier - Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, 1789.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée
7
Des Pommes de terre.

rapportent à peine en grains la ſemence qu'on y a jetée.

Combien de landes ou de bruyères autour desquelles végètent triſtement pluſieurs familles, ſeroient en état de leur procurer la ſubſiſtance, ainſi qu'à beaucoup de nos concitoyens, toujours aux priſes avec la néceſſité, & qui ſouvent n'ont d'autres reſſources pour vivre, que le lait d'une vache ou d'une chèvre, & un peu de mauvais pain ? Pourquoi, même dans les bons fonds, n'accorderoient-ils pas également aux pommes de terre le même degré de conſidération qu'aux ſemences légumineuſes & aux autres plantes potagères, ſur-tout lorsqu'il est démontré qu'ils peuvent aller dans leur champ déterrer ces racines à onze heures, & avoir à midi une nourriture comparable au pain ? Enfin c'eſt l'aliment le plus ſimple pour l'homme, & le meilleur engrais pour le bétail.

Ah ! s’il étoit possible de pénétrer de ces vérités conſolantes les habitans des